Le double enfermement




Je voulais parler du nombre historique des détenus, mais bizarrement, en cherchant un renseignement sur internet, je suis tombée sur un lien que j'avais conservé.







Et en relisant cet article, j'ai compris comment j'avais fait un lien entre les fous et la prison. 

Enfin de l'alternative dans la psychiatrie !

A Besançon, une association crée par une psychiatre, Marie-Noëlle Besançon (si,si !), a acheté un ancien couvent pour accueillir des personnes souffrant de troubles psychiques

Il se situe en plein centre ville et tente de faire de la "psychiatrie citoyenne".

Il n'y a que 13 résidents, mais un accueil de jour a également été mis en place pour une centaine de personnes.

Par cette initiative, elle souhaite "briser l'isolement, qui enferme dans la maladie (et qui tend à la rendre chronique) en recréant du lien social et en faisant confiance au pouvoir soignant de la chaleur humaine."

Dans cet établissement, on ne différencie pas les patients des bénévoles ou des salariés. 
Il y a de nombreuses animations (café philo, atelier poterie, taï-chi, peinture, informatique, atelier vidéo, gym, photo etc ...) et des sorties.

Il n'accueille que des personnes stabilisées, et donc cela permet de faire une passerelle entre l'hôpital et la société. 

Tout est fait pour (ré)apprendre à vivre de façon autonome, et se responsabiliser pour retrouver une vie qui ne soit pas seulement celle d'un malade.

Je trouve cette initiative vraiment originale. Ne pas stigmatiser la maladie et développer le "reste" de l'être humain ...
Même si le fait qu'accueillir des malades uniquement stabilisés suppose d'avoir des psychiatres compétents : c'est pas gagné ! 
Et faire confiance au pouvoir soignant de la chaleur humaine ... euh oui mais pas que !!

La réalité en 2012


A l'heure actuelle, on supprime de plus en plus de lits, et les instituts restants achètent une tranquillité sociale à grand renfort de camisole chimique, de traitement parfois coercitif, pour "relâcher" des personnes soi disant stabilisées, dans une société qui refuse de les voir.

Ainsi, certains restent enfermés (sans besoin réel), d'autres sont à la charge des familles, ou livrés à eux mêmes, à la rue ou se retrouvent en prison

En 2004, la première étude épidémiologique, sur la santé mentale en prison, révélait que "8 hommes détenus sur 10 et plus de 7 femmes sur 10 présentent au moins un trouble psychiatrique, la grande majorité cumulant plusieurs troubles".

Le rapprochement entre malade et détenu est étrange, et pourtant l'enfermement n'est pas toujours là où on croit.  
Certains sont doublement enfermés : en prison et dans leur tête ...

La prison a la même fonction que les hôpitaux psychiatriques : acheter une paix sociale, en cachant les problèmes mais sans leur chercher de réelles solutions.
Les gardiens de "sous surveillance" en faisaient le triste constat à la fin du reportage.

On ne soigne pas les maux de notre société, on les enferme.

(dessin)

   

P.S : 
Je n'ai pas pu mettre le lien pour l'étude épidémiologique ( format pdf : je ne sais pas comment on fait ! )
Le lien pour le reportage "sous surveillance" n'est plus valide !




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