qui replongent dans le passé

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Hier, j'ai fait un petit tour sur le forum de bipo (le seul et l'unique !)







En fait, cela faisait longtemps que je n'y étais pas allée. Enfin juste pour survoler, en me disant qu'il faudrait que je prenne le temps d'y retourner vraiment.
Vous savez comme quand on dit à un pote, rencontré par hasard et pas revu depuis 10 ans :
"On s'appelle, hein ?"
On sait très bien qu'on ne le fera pas.
Ben là c'était pareil. Ce site est dans mes favoris, sur un de mes profils google, alors de temps en temps, j'y pense ... oui oui je vais le faire.

Ben je l'ai fait.

J'ai posté un message à propos de mon traitement, pour donner des nouvelles, puisque je prends un "nouveau" médicament.
Et puis je me suis baladée. Et là, j'ai compris pourquoi les bipos stabilisés ne retournaient pas souvent sur le forum.

Paf, la claque !

Je me suis revue, et il n'y a pas si longtemps que ça, en crise. En dépression, en up, en mixte, en colère, en larmes, en-vie de mourir ... malade avec aucune issue de secours.
Tellement perchée sur mon petit nuage (presque) stable, je ne voulais plus savoir ce que c'était que d'être dans la tempête.

C'est comme un vieux souvenir, un peu brumeux, vous ne savez plus trop les détails, les contours deviennent flous. Oui vous l'avez vécu, mais pffff c'était il y a longtemps. Parfois, vous en arrivez à croire que c'était un rêve.
Sauf que là, c'était il y a quelques semaines !

Et pourtant, je m'étais presque promis de ne pas faire comme les autres. Moi je reviendrais quand j'irais mieux. Je ne suis ni mieux, ni moins bien que les autres.

Je lisais les posts, et je cherchais ce que je pouvais leur répondre. Déjà que malade, je ne disais pas grand chose, alors là c'était le néant.
J'avais trop peur de tomber à côté. Toujours le problème de confiance en moi, de légitimité. Je n'ai pas osé. 

Aujourd'hui, comme pour enfoncer le clou (un signe ?), j'ai reçu la demande de renouvellement de mon statut d'handicapé.

Je me demandais si j'allais faire cette nouvelle demande. Je vais bien. 
Aujourd'hui, je n'en suis pas si sûre. 
On a trouvé le traitement contre ma bipolarité, pour réguler mes troubles de l'humeur, mais maintenant, je suis confrontée à moi même. 
Et qui suis-je quand je ne suis pas malade, puisqu'à présent je n'ai été que malade ?

Putain de maladie.

Elle m'a pris plus de 20 ans de ma vie. Je ne peux pas rattraper le temps perdu. Ce temps, que je vois passer, défiler, filer, s'écouler.
J'aimerais, de temps en temps, revenir en arrière, avec ce que je sais aujourd'hui. Je ne peux qu'essayer de réparer les erreurs passées dans ce présent.
J'aimerais avoir le temps de découvrir qui je suis vraiment, de faire quelque chose qui me plait. Mais je ne sais pas si je peux le permettre. Ça prendrait beaucoup de temps.

Il faut savoir être patiente, trouver le juste milieu, atteindre la normalité. Pas facile !
Mais je sais que se précipiter c'est tomber, et que chaque jour de stabilité est un jour de gagné.

Alors même si je perds mon temps, je vis. Et c'est déjà beaucoup pour moi.




Commentaires

  1. Il y a des passages pas évidents c'est clair: je ne peux juste dire qu'il faut regarder le ciel, c'est beau et qu'il y a tant de choses belles dans la vie:-)
    On nous envoie des épreuves parce qu'on est capable de les surmonter.
    Voilà
    Amitiés:-)

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    1. Je ne sais pas si on capable de tout surmonter, et je m'étonne chaque jour de gagner contre cette maladie, après 20 ans de lutte. Ce qui est sur c'est que, parfois, c'est plus difficile.
      Et heureusement, il y a tant de belles choses dans la vie !
      Amicalement ;)

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