Qui expliquent la stabilisation, entre autre

Spécial dédicace à Fred Camino




Cela fait un peu plus d’une semaine que j’ai commencé à réviser.






J’avoue que c’est difficile.
Cela fait à peu près 15 ans que j’ai arrêté les études, et “pire” cela fait 12 ans que je prends régulièrement des médicaments pour le trouble bipolaire. Cela n’arrange rien.
Je sais que je n’ai pas fait un mauvais choix, même si j’ai l’impression de participer à une course de fond, dont j’aurais raté le départ !

Mais quand je me suis posée à mon bureau, et que j’ai réfléchi à tout ça, je me suis souvenue d’une phrase qu’un ami m’avait dite : la chance, ça se provoque ! Et, bizarrement j’ai l’impression que c’est ce que je suis en train de faire.

Parce que j’ai senti qu’il se passait quelque chose de nouveau. Enfin ce n’est pas tout à fait exact, c’était plus imperceptible, insaisissable.

Quand on est atteint d’un trouble bipolaire, qu’on arrive à trouver un bon psy et qu’on commence un traitement, on entend parler de stabilisation. C’est un peu comme le Saint Graal : personne ne l’a vu mais tout le monde le cherche !

On sait une chose, il faudra attendre au moins 2 ans. Mais après ... Est ce qu’au bout de 2 ans, il se passe quelque chose, un peu comme une date de péremption mais à l’envers, hop t’es bon à consommer ?

Je ne savais pas. Dès que j’avais un coup de stress, et que je sentais que je n’allais pas bien, je me disais que ce n’était pas encore pour cette fois. Mais en y regardant bien, rien d’alarmant

Je me suis remise à faire des projets professionnels. Pas évident. J’avoue que je pleure encore, parfois, quand je pense au gâchis des années passées. Mon premier essai n’a pas été concluant : Gots a changé de travail et nous avons déménagé.

Ça m’a un peu remué. Tout changement peut être déstabilisant. Cela faisait presque 3 ans que je prenais mon traitement, et je me demandais si j’étais faite pour être stabilisé ! Comme si moi je n’y arriverai pas, comme si je n’y avais pas droit !

Je suis restée assez enfermé, je ne voulais pas sortir. Je me suis recroquevillée, mais des difficultés sont survenues et j’ai réussi à les surmonter.
Alors peu à peu, j’ai compris que tout le monde réagissait de façon différente aux situations stressantes, qu’avoir et montrer ses émotions ne faisaient pas parti de mon trouble mais bien de la vie de chacun. Même si je suis plus sensible que la moyenne !

Je me suis intéressée de plus près au haut potentiel, j’ai repris, un tout petit peu, confiance en moi.
J’ai réussi à recommencer à lire, et j’ai vraiment senti une différence au niveau de mes capacités de concentration et de compréhension : c’était de mieux en mieux ! Je retrouvais mon cerveau d’avant !

Au mois d'août, quand mon psy m’a dit que je ne le verrais plus qu’une fois par an désormais, il m’a signifié que mon trouble était stabilisé.
Et quand j’y repense, je m’aperçois que mon discours sur moi, ma façon de penser, bref beaucoup de choses avait changé lentement, mais sûrement !

Ce dont je suis sure, c’est que j’ai vraiment ressenti une différence au niveau de mes capacités intellectuelles. Je me voyais incapable d’atteindre le meilleur de mes compétences (et j’avais peur de toujours rester un peu en dessous de ce dont je suis vraiment capable). Et puis, il y a eu comme un voile qui s’est déchiré, une brouillard qui s’est levé.

J’ai aussi constaté un truc physique. Je tombais souvent, la plupart du temps en marchant, bêtement. L’impression que mes pieds, mes jambes ne tenaient pas correctement (et ce depuis, bien avant que l’on me diagnostique le trouble bipolaire). Je vais oser le dire, puisque je le pense très fort : je n’étais pas stable ! Et je ne crois pas faire de la psychiatrie de comptoir en faisant ce rapprochement. Cela ne m’est plus arrivé depuis presque un an.
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La pratique de la photo m’a fait un bien fou. J’ai toujours été très créatrice, mais au même titre que mon cerveau, j’avais l’impression que c’était en sommeil. Cela me rendait vraiment triste. J’avais vraiment beaucoup de mal à me passer de faire quelque chose de mes mains. Le pire c’est que je ne suis même pas très douée, par rapport à d’autres loisirs que je pratique !! Mais c’est peut être pour ça, c’est un nouveau défi, je ne peux que progresser !

Par contre, ça n’a pas résolu mon problème de communication avec les gens que j’aime !
Je n’ai pas changé et pourtant tout a changé ou presque.

Commentaires

  1. Un billet finalement plein de positif et d'espoir! Ça réchauffe bien des cœurs... y compris le mien qui jouent un peu aux montagnes russes ces derniers temps.
    Big hug !

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  2. la photo c'est bon pour le cœur ;.) pareil #HUG

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  3. Positivité, j'aime ça.
    Accroche toi.
    :)

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